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Restitution officielle de la carte sanitaire du Cameroun

Restitution officielle de la carte sanitaire du Cameroun

Le Ministre de la Santé Publique a présidé le 08 juillet 2016 à l’Hôtel Hilton de Yaoundé, la cérémonie de présentation de la carte sanitaire et des comptes nationaux de santé 2012.

Le gouvernement du Cameroun a adopté en 2009 une vision de développement à l’horizon 2035 dont à déclinaison décennale est le document de stratégie pour la croissance et l’emploi (DSCE) 2010-2020. L’objectif global du DSCE est d’assurer une croissance économique forte et durable afin de faire du Cameroun, un pays émergent, démocratique  et uni dans sa diversité d’ici 2035. Pour l‘atteinte de cette vision, il a été assigné comme objectif de développement au secteur santé, l’amélioration de l’état de santé des populations. 

La population du Cameroun a été évaluée à 17 463 836 habitants lors du 3eme recensement général de la population et de l’habitat en novembre 2005 (3ème RGPH, 2005). Avec un taux de croissance démographique de 2,6% par an, la population du Cameroun est estimée à 20 636 954 en 2012. D’après les résultats du 3ème RGPH de 2005, la structure de la population reste caractérisée par son extrême jeunesse et se présente comme suit : 16,9% (o-59 mois) ; 26,7% (5-14 ans ) ; 20,6% (15-24 ans) et 3,3% (65 ans et plus). L’âge médian est de 17,7 ans avec un âge moyen de 22,1 ans. La pyramide des âges présente donc une base large, caractéristique des pays en développement, qui se rétrécit très rapidement au fur et à mesure que l’âge augmente. Elle reflète une forte fécondité doublée d’une forte mortalité aux âges élevées (indice synthétique de fécondité : 5,1 selon EDS-MICS 2011). La population est donc essentiellement jeune. Les moins de 15 ans quant à eux représentent 43,6% de la population totale tandis que les moins de 25 ans représentent 64,2%. Il faut noter que la proportion des personnes âgées (60 ans et plus) est de 5,0% tandis que la frange potentiellement active (15-64 ans) représente 50,8%. Ce qui donne un rapport de dépendance économique  de 96,8%.

Selon le system of Health Accounts (SHA)2011, les comptes nationaux de la santé (CNS) constituent un outil de suivi systématique, cohérent et exhaustif  du flux des ressources du système  de santé d’un pays.  Ils sont utilisés comme un outil complet permettant aux décideurs d’évaluer les flux de financements, l’utilisation des ressources et de corriger les déséquilibres du financement du système de santé.

La flexibilité du cadre d’élaboration des CNS permet également d’analyser les données de certaines interventions sanitaires spécifiques telles que la santé de la reproduction, la santé de l’enfant et celle liées à certaines maladies comme le VIH-Sida, le paludisme et la tuberculose, etc. ils permettent de répondre entre autres aux questions suivantes : qui finance les services et soins de santé ?; combien dépensent-ils pour la santé ?; par quels mécanismes sont financés les services et les soins de santé ?; pour quels types de soins et services de santé dépensent-ils ? et vers quels prestataires de soins sont effectuées  ces dépenses ?

Les comptes nationaux de santé servent donc à documenter de manière exhaustive les flux financiers des dépenses de santé selon les trois axes qui sont la consommation, la fourniture et le financement ;  en suivant une nomenclature internationale. C’est donc un outil stratégique d’aide à l’élaboration des politiques de santé et à la prise de décisions basées sur l’évidence.

Pour André Mama Fouda, « les comptes nationaux 2012 et la carte sanitaire numérique  que nous présentons simultanément aujourd’hui sont deux documents qui se complètent. C’est la réflexion que le Cameroun mène pour la mise en place d’une couverture de santé universelle. En effet, les comptes nationaux 2012 montrent que globalement 728 milliards ont été engagés dans le secteur santé, mais que les ménages ont supporté 70% donc à peu près 474 milliards. Il y’a donc déjà une difficulté dans ce secteur qui nous montre qu’il est important de soulager la dépense des ménages.

Nous avons également vu qu’en terme de soins, c’est quasiment l’égalité entre le secteur public et le secteur traditionnel, d’où la nécessité de bien réguler le secteur traditionnel pour qu’on s’assure que ce sont des soins de qualité. Nous avons aussi vu que sur les 300 milliards de médicaments, les camerounais mettent 30 milliards dans les faux médicaments de la rue.

Nous devons donc accélérer la lutte contre les médicaments contrefaits parce que 30 milliards de faux médicaments achetés c’est peut-être des problèmes de santé multipliés par deux, trois, voir quatre. Nous avons constaté qu’il y’a déjà plus de formations sanitaires privées que publiques. Mais en réalité 2/3 de ces formations sanitaires privées fonctionnent dans l’illégalité. Il nous faut donc assainir ce secteur, parce que toutes les formations sanitaires qu’elles soient publiques ou privées, devront contribuer aux mécanismes qui seront mis en place pour des soins de qualité permettant à ce qu’une contribution financière reçue d’un ménage, que l’on puisse donner soit dans le public où le privé, des soins de qualité ».

Des outils importants ont donc été présentés. La carte sanitaire numérique montre également l’in équité dans l’occupation du territoire. Cet outil numérique va permettre une programmation facile pour toutes les administrations, en particulier celle du secteur santé, avec cet avantage que la carte numérique est accessible à tous les acteurs à travers le site initialement crée et qui permettra de rendre les informations dynamiques. Il s’agira en réalité selon le Minsante, « d’attacher à chaque aire de santé et à chaque district, la population factuelle qui y serait, tel qu’on puisse mieux maîtriser les actions de santé que nous menons sur le terrain.